dimanche 24 juillet 2016

Oscilloscope "École Breguet", informations

J'ai déjà parlé de ce petit oscilloscope que j'ai acheté à Michel.


Je m'étais initialement demandé si "École Breguet" pouvait avoir un rapport avec "Breguet Aviation" ?

Après une rapide recherche sur "École Breguet" il apparait que non, j'ai donc pris contact avec l'AA-ESIEE pour essayer d'en savoir un peu plus sur cet appareil.

Le secrétariat a aimablement fait suivre cette (curieuse ?) demande à un ancien élève, voici sa réponse :


Monsieur ;

Je découvre votre message qui m’a été transmis par le secrétariat de l’AA-ESIEE.

En rassemblant mes souvenirs je pense que cet objet a été fabriqué par les Élèves de l’École Breguet entre 1955 et 1963, alors que cette École était rue Falguière et n’était pas encore dans le giron de la Chambre de Commerce de Paris, dans ce que l’on appelait l’ALEF (Atelier Laboratoire d’Étude de Fabrication). C’était une mini chaine de production avec de la tôlerie, du bobinage, de la sérigraphie, du montage à la chaine etc… on y étudiait les temps de production en fonction des options d’organisation de cet atelier et la position des postes de travail … cet atelier était partagé entre la formation d’ingénieurs et celle de techniciens. Je n’ai pas retrouvé le schéma de cet appareil !

Il y avait d’autres objets qui étaient fabriqués dans cet atelier : un voltmètre et des boites de résistances, un chargeur de batterie (voir photo) …

Sincèrement vôtre !

Gilbert D. (promo EBP 1962 membre de l’AA-ESIEE)



D'autres articles suivront lorsque j'ouvrirai ce petit oscilloscope pour en relever le schéma, suivi d'un changement probable de quelques électrochimiques.

Merci ceux qui ont conservé cet appareil en aussi bon état, merci à Gilbert D. et à l'AA-ESIEE d'avoir aidé à retrouver un peu de son histoire.



vendredi 22 juillet 2016

Hameg alors !

Il y a deux ans.

Lors d'une promenade sur "leboncoin" j'avais croisé un petit oscilloscope ancien, dont le marquage m'avait intrigué : "École Breguet".
J'avais évidemment pensé à l'aéronautique mais ce n'est pas le cas. J'en dirai plus dans un prochain article.

Mais cet oscilloscope m'avait séduit, et comme le prix était raisonnable je me suis retrouvé face au vendeur.
Et cet échange qui aurait dû durer 5 minutes c'est transformé en conversation sur l'électronique, la mesure, les labos, l'étude et la conception, ...
Parce que quand un amateur d'électronique comme moi rencontre un ingénieur concepteur à la retraite de Hameg, l'achat devient secondaire.

Après une demi heure je devais quand même aller à mon bureau.
J'y suis arrivé avec deux oscilloscopes et une invitation à venir récupérer 2 ou 3 "trucs" risquants l'oubli lors d'un déménagement.

Donc quelques semaines plus tard, ma femme et moi étions invités à la maison de campagne de Michel. Je pensais peut-être un en rapporter un voltmètre ou une alim. pour un prix d'ami.

Quelques trucs m'avait-il dit...

Je vous éviterai la liste complète, cela dépasserait la limite de ce qu'on peut écrire dans ce blog.
Les photos qui suivent ne représentent qu'une petite partie de ce qui remplit maintenant mes tiroirs.

Quand je disais "tu ne vas pas quand même pas jeter ce fréquencemètre ?", Michel me répondait :
"Prends le, autant qu'il te serve.
Et le générateur synthétisé aussi. Tiens, y'en a deux autres.
Et le wattmètre, et ces multimètres.
Tu n'as pas besoin de sondes d'oscilloscope ? Si ? En voici une vingtaine.

Et des cordons de mesure,

Et les fers à souder ? Tiens, il me reste plein de soudure et des rouleaux de tresse.
Et le poste à dessouder pour aller avec.

et, et, ...

Et quand il m'a demandé si je voulais quelques composants, je ne savais plus très bien à quoi m'attendre.
Une fois le premier sac de sport (!) rempli, on a décidé que le plus simple serait que j'emporte directement les meubles à casiers. Remplis à déborder.

Des centaines d'afficheurs, leds, transistors, diodes, circuits intégrés, processeurs, cms de toutes sortes,

outillage, visserie, câblage, ...


Ai-je besoin de préciser que tout ceci était un cadeau ? J'ai quand même réussi à payer le wattmètre qui se trouvait déjà sur "leboncoin".

Je l'interrogeais : "Pourquoi ne pas conserver au moins un fer à souder ? Un oscilloscope ?".
Ce qui pour moi avait une grande valeur, Michel le donnait sans regrets (j'espère).
La réponse est simple : Le travail et le loisir sont deux choses différentes. Pour ma part, je ne sais pas si j'occuperai ma retraite à continuer à concevoir des programmes. Mais je sais que je bricolerai.
En me faisant cadeau de son labo complet, Michel sait que j'en ferai bon usage.
Et s'il a besoin de réparer quelque chose, il sait où aller.

Alors bien sûr certains de ces appareils ont plus de 20 ans et nécessitent une ou deux vérifications. Le compteur/fréquencemètre se met quelquefois en grève, il suffit de le redémarrer (on en reparlera probablement, car il semble que ce soit un prototype ou une pré-série !).
Mais 1 Volt, 1 Ampère ou 1 Mhz, ça a la même signification en 1985 et en 2016, et les mesures sont justes.

Bien sûr aujourd'hui on peut remplacer presque tout ça par un pc et un boîtier d'acquisition.
Mais je n'ai pas envie de manipuler un clavier à côté d'un fer à souder, ni même un écran tactile avec des menus.
Je veux accéder immédiatement à la fonction, par un unique bouton qui fait 'clic' quand on appuie dessus. Je veux des BNC solides et pas des USB fragiles.

Pour de l'électronique de loisir, ces instruments de laboratoire sont sur-performants, et ce n'est pas demain que j'utiliserai toutes leurs fonctions.

Certains composants -bien que neufs- n'ont plus d'usage aujourd'hui. Qui va assembler un processeur 8 bits, 1Ko de ram et d'eprom quand un arduino coûte quelques euros ?
Mais je sais que beaucoup vont me servir, car c'est quelquefois l'outil qui donne l'idée et la possibilité d'un montage.

L'année dernière.

J'ai démonté et nettoyé chaque appareil hormis les deux oscilloscopes. Fait briller chaque contact, trié et rangé chaque composant.
Rien que l'inventaire m'a pris plusieurs week-ends.

Le générateur m'a permis de trouver la panne d'un ampli, le poste à dessouder de le réparer.
Le compteur fréquencemètre a révélé le problème d'une horloge "nixie".
J'ai jeté mon ancien multimètre "made in china" qui ne donnait jamais deux fois la même mesure.
Et j'ai déjà utilisé quelques composants pour prototyper une alimentation tht qui servira à redonner vie à des tubes cathodiques.


Nous sommes retournés chez Michel. Il m'a offert un multimètre à aiguille Metrix MX202 qui a nécessité quelques adaptations pour fonctionner à nouveau en ohmmètre.


Mais il demeure un défaut : Le galvanomètre est déséquilibré, l'aiguille se déplace si on l'incline. On va essayer de réparer ça plus tard.

Hier.

Il n'y a pas que de l'électronique très noble sur mon établi.
Grâce au poste à dessouder j'ai dépanné la carte d'alimentation de mon... lave linge. C'était un peu comme réparer une Lada avec des outils de Rolls-Royce.

N'empêche.
Sans cet outil je n'aurai jamais pu remplacer proprement ce foutu circuit intégré.



Merci Michel.
D'autres nouvelles du "Breguet", du "HM103" et des autres suivront.



jeudi 14 juillet 2016

Papier à dérouler

Hors sujet.

electrautopsy sera principalement consacré à la sauvegarde d'appareils anciens.
Donc quitte à y parler d'autre chose, autant le faire dès les premiers articles, comme ça personne ne sera surpris par la suite.
Pourtant si on regarde bien la dernière photo, on reconnaîtra un tube "Nixie", technologie d'affichage des années 50.
Je poursuis donc sur la raison qui m'a poussé à acheter de la toile cirée en vinyle, technologie de la même époque.

Après l'écran.

La date de l'exposition approche, les premières photos sortent de l'imprimante, et le problème habituel se produit : Le papier en rouleau sort de l'Epson complètement courbé.
Electrautopsy: papier rouleau

Pour des photos à presser dans un sous-verre, ça pourrait aller.
Mais une impression 40x60 encadrée par un passe-partout de 1mm d'épaisseur reste bombée au centre, presque à toucher le verre.
La solution "pro" serait de contre-coller sur un support rigide comme le très chic "alu dibond" ou le moins chic contreplaqué.
Mais j'aimerai quand même vérifier si on peut dé-rouler ce f.... papier.

Place à l'expérimentation.

- Premier essai.
Bien à plat sous presse pendant 10 jours... : Échec, le papier reste roulé.

- Deuxième essai.
Le fer à repasser... : Mauvaise idée. Même avec un fer tiède et une feuille de papier entre les deux, le papier couché s'est déformé sans se mettre à plat.



- Troisième essai.
D'après des vidéos sur youtube, j'ai bricolé un outil pour essayer de rouler le papier dans l'autre sens... : Pas si mal.

Un cylindre rigide de diamètre 3 à 6 cm.
Deux morceau de toile cirée.
Du scotch double face.

Coller le bord de la toile sur le cylindre. La toile cirée choisie a une face soyeuse qui sera en contact avec la photo.



J'ai utilisé une chute de tuyau PVC et de tringle à rideaux, ce qui m'offre deux diamètres selon la courbure du papier.



Après plusieurs essais, voici la méthode qui semble la mieux fonctionner :
Aligner le bord de la photo entre le tube et la toile, supprimer la moindre poussière et recouvrir d'un second morceau de toile.



Rouler 3/4 de tours "fermement" (mouvement de rouleau à pâtisserie) pour dé-courber le bord.


Rouler ensuite de façon plus lâche pour que le bord qui "pointe" à l'intérieur ne vienne pas appuyer sur le milieu de la photo, ...

...au risque d'y laisser des marques.


Recommencer en tournant la photo pour présenter le bord opposé au rouleau.


Résultat : Ce n'est pas parfait, mais la photo est suffisamment plane pour être maintenue par le passe-partout.

Après plusieurs essais j'ai réussi à éviter les ondulations présentes sur cette première tentative, mais en l'état ce n'est pas un outil très pratique. Une amélioration indispensable serait d'éviter tout relief présent dès les premiers tours.

Conclusion.

Pour mes prochaines expositions (La Fondation Cartier ? le Guggenheim ?) j'imprimerai sur du papier en feuilles.
Ou alors j'encadrerai dans des colonnes Morris.

Post-Photographum.

Les quelques photos qui illustrent cet article ont été prises avec un smartphone tenu à bout de bras, tandis que de l'autre je maintenais le papier.
C'est la honte.
Je pourrai toujours les ré-utiliser dans un article sur le flou et le "bougé".


Merci Fred !

Je profite de cet article pour remercier mon ami Frédéric Sanuy qui a participé - sans le savoir - à rendre possible ma participation à cette exposition photo.

Photographe, il m'a conseillé pour l'achat de mon premier reflex numérique (un Nikon D70 que j'ai toujours), appareil qui m'a redonné le plaisir de regarder dans un viseur optique.
Il m'a fait adopter les logiciels DXO pour tirer parti des fichier Raw, et indiqué quel outil utiliser (ColorMunki) pour calibrer mon écran et mon imprimante : Oubliées les retouches qui faisaient plus de dégâts que de corrections.
Puis quand j'ai voulu imprimer "en grand", il m'a recommandé une Epson 4800 d'occasion, et m'a offert suffisamment de papier et d'encre pour recouvrir la muraille de Chine.

Merci Fred. Je te dédie par avance ma première photo qui sera vendue chez Christie's.


samedi 2 juillet 2016

Y'aura photos

Jean Luneau est un ami.
Il me raconte Gravure, Céramique(*), Peinture et Sculpture.
Je lui raconte Soudure, Lampes, Bakélite et Mesure.
Nous parlons photo, lumière, regard et esthétique.

Lors d'une récente conversation j'évoquais la beauté que je trouve à certains outils, la perfection cachée à l'intérieur de quelques appareils anciens.
Nous avons en commun cette reconnaissance de l'esthétique et le plaisir de faire une photo quand le sujet nous tient à cœur.

Mon crédo a toujours été "je fais des photos, je ne suis pas photographe".
Si parmi mes centaines de photos, une seule est "belle", j'en suis heureux. Mais j'en tire peu de fierté car même si j'essaye de progresser, le hasard y est encore pour quelque chose.

Faire cent photos est facile. Faire une seule photo est difficile.

Puis Jean m'a dit : "Tu fais de belles photos, il faut que tu les montres".
C'est un véritable compliment car il vient de quelqu'un en qui j'ai confiance.

Alors nous avons continué à parler et un objectif s'est précisé :
Jean me proposait de réaliser quelques photos qui seraient exposées lors de la "Petite Biennale Photographique de Chédigny". Si je le voulais, le thème pourrait tourner autour de l'électronique ?

Le compliment se transformait en honneur. Et en sueurs froides.

Naturellement j'aurais pu humblement décliner, prétexter le manque de temps (mensonge) ou la timidité (vérité), ou proposer de chercher dans des photos existantes (facilité).

Mais j'ai compris que cette offre est un cadeau. La confiance qu'il m'accorde, bien sûr. L'exposition, évidemment.
Mais surtout le travail qu'il m'impose pour les mériter.

En me proposant de faire de nouvelles photos, en respectant un thème et un délai, Jean m'oblige à travailler.
À faire des photos pour les autres, à avoir suffisamment confiance pour m'exposer au propre et au figuré.
Et à recueillir un avis que je saurai sans flatterie sur un travail et non sur un passe-temps.
Pour une fois, à être un peu "photographe".
Le cadeau, c'est de réussir à mériter le cadeau.

Alors je travaille.

Le résultat sera visible à Chédignyde 15h à 19h les 30/31 juillet, 5/6/7 août et 13/14/15 août.
Puis peut-être sur ce blog ?

Le 5 et 6 août a lieu à Chédigny le Festival de bouche et d'oreille, suivi le 7 par le vide-grenier / brocante de la belle ville de Montrichard. Venez nombreux !


(*) Quelque fois la beauté se cache dans la simplicité d'un procédé ou d'un mot. Je ne résiste pas au plaisir de partager ce mot que Jean m'a appris.
Il me racontait comment la nuit il traversait Paris pour surveiller l'évolution de la température de son four à céramique :

"Je regardais la montre".

Naturellement j'imaginais une mécanique, des thermostats, des chronomètres.
Mais non.
Une "montre" est un morceau de porcelaine bien déterminé qu'on place dans le four et qu'on peut observer par une ouverture. Lorsque la porcelaine fond, c'est que le four a atteint la température voulue.

Electrautopsy : Montres fusibles de poterie
Des "montres" fusibles, celle de gauche a commencé à se déformer.