vendredi 8 mars 2019

C'est du propre !

Rien de neuf, mais deux courtes histoires un peu anciennes pour Michel et Moctar.

"Le mieux est l'ennemi du bien".

Je ne tenais pas vraiment ce blog à l'époque, mea culpa pour les photos moches.



J'ai hérité de Michel un générateur "Hameg HM8150" et de Moctar un oscilloscope "Tektronix 2236".

Que ça (re)fonctionne n'est jamais suffisant.
J'aime les objets bien restaurés, un bon nettoyage ne pouvait pas faire de mal. Si ? Si.

Tektronix 2236 : Les écrits restent ?

L'oscilloscope avait une panne (plus de synchro). Je l'ai sauvé en changeant un circuit intégré CA3102E totalement obsolète, que j'ai quand même trouvé à St Quentin Radio.
Ce qui confirme qu'il ne faut pas jeter les vieux composants.


Les plastiques du Tektro - utilisé pendant probablement plus de 20 ans, - étaient bien encrassés. Démontage quasi complet, intérieur, extérieur, contacts, connecteurs, plastiques, etc.


Comme toujours, j'ai mis chaque petite pièce plastique à tremper dans de l'eau tiède additionnée d'un peu de dégraissant industriel.

Et tout de suite des saletés sont remontées à la surface.
Des saletés ? Si seulement...

Parmi les pièces se trouvaient les trois boutons avec la jupe en plastique transparent. Sur le bouton "H", pas de pb.
Mais sur les deux boutons "V", les nombres sont écrits sur la jupe, pas sur la façade. Et ce qui remontait à la surface, c'était le lettrage...

Pour réparer ça, j'ai dû :
- trouver du papier "décalcomanie" transparent (utilisé en modélisme) et le fixateur adéquat.
- recréer le lettrage au plus proche avec Illustrator (merci Yukié).
- imprimer, recommencer car l'encre "pigments" de mon Epson n'était pas compatible.
- coller et protéger avec du vernis.
- remonter les boutons avec une rondelle de calage pour éviter les frottements sur la façade.


Deux jours de boulot.

Hameg HM8150 : Double clic

Le générateur nécessitait le changement d'une résistance ajustable. Facile puisque Michel m'avait indiqué quoi faire, schéma fourni !


Mais j'ai trouvé un autre problème : Quelquefois l'appareil "plantait" (tous les boutons devenant inactifs), et même le débrancher ne changeait rien : Il se rallumait toujours planté.

La solution la plus simple que j'ai trouvé ? Débrancher la pile pendant quelques secondes (appareil éteint).
Comme ça ne fait qu'effacer la ram, ça ressemble bien à un bug logiciel.
J'ai ajouté un bouton à l'arrière qui déconnecte la pile et fait un court-circuit à sa place pour vider le condensateur dans la résistance de 1K : Ç'est rustique mais ça fonctionne.


On n'est jamais à l'abri d'un coup de bol.

J'en ai profité pour remplacer la pile bouton soudée, j'ai mis deux "AA".
Et naturellement,  depuis cette adaptation, plus aucun plantage malgré plusieurs heures d'utilisation.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne vais pas me plaindre.

So far, so good.

Puis j'ai décidé de tout nettoyer "à neuf", dont la façade et les touches en caoutchouc translucide : Eau tiède et savon. J'avais déjà fait ça plusieurs fois sur des claviers souples, sans aucun problème.
Ce type de clavier fonctionne grâce à  une pastille de peinture conductrice au graphite au dos de chaque touche souple, qui fait un contact amorti entre deux pistes de circuit imprimé.

Errare humanum est...

Mais là, au remontage, les touches ne fonctionnent plus ? Il faut appuyer assez fort dessus et certaines sont carrément h.s.
La cause ? Sur ce clavier particulier, la peinture conductrice n'a pas apprécié l'eau.
En nettoyant sans précautions le côté face, j'ai bousillé le côté pile.

... internetum diabolicum

N'ayant pas de peinture conductrice, dans l'impatience j'ai suivi des conseils trouvés sur internet(*) : Coller une pastille d'aluminium pour remplacer la peinture.
J'ai donc collé de l'alu de cuisine sur du double face fin, fait des disques avec un emporte-pièces et collé un disque au dos de chaque touche, sur la pastille noire.


Et ça fonctionne tellement bien que quand on appuie sur certaines touches, le contact métal/métal (sans l'amorti du caoutchouc) crée des parasites (bounce) interprétés comme plusieurs appuis : Ça fait off/on/off.

Et m...
Deux heures de travail à coller des confettis de 2mm pour ça.
Bon. l'appareil est utilisable (faut appuyer vite sur certains boutons), mais je ne peux pas en rester là.
Je vais acheter de la peinture conductrice (ça existe en stylo, justement pour... réparer les claviers !) et restaurer ce générateur que je compte bien pouvoir utiliser encore longtemps.


(*) si c'est sur internet c'est que c'est vrai, non ?




Conclusion :
Si vous suivez sans réfléchir les premiers conseils trouvés sur internet, ne vous étonnez pas des mauvaises surprises.
Surtout si les conseils viennent de ce blog.



dimanche 3 mars 2019

La résistance s'organise

Toujours pas de restauration par faute d'atelier, alors pour ne pas perdre la main, je révise(*) mon code des couleurs.

J'ai récemment récupéré - entre autres -, plus de 30 Kg de composants anciens en vrac dans une caisse, dont un grand nombre de résistances de toutes puissances.
Moins par besoin de ranger, que par curiosité de ce qui se cache dans chaque strate de cette boîte, j'ai gratté la surface. Et quand on gratte... on ne peut plus s'arrêter.

Sur cette photo, j'ai déjà "pioché" sur 1/3 du tas.

J'ai commencé à ranger les résistances à anneaux de couleur. Pourquoi ? On peut lire la valeur d'un coup d'œil, pas besoin de retourner chaque composant dans tous les sens.
Tout le reste va directement dans une autre caisse, à trier plus tard.

ici une résistance de puissance de précision (0,5%), à faible coefficient de température.
Mais aussi des transistors à 82,40 Francs. C'est ça le NOS.


Hormis quelques valeurs bâtardes (3 KΩ ?), les résistances appartiennent toutes à la série "E12". J'ai disposé 7 lignes (7 décades) de 12 casiers (12 valeurs par décade) sur une table, soit 84 valeurs de 1 Ω à 8,2 MΩ : Trop pour placer chaque résistance une par une dans la bonne boîte.

Par chance, les anciens tiroirs ont été vidés un par un et je peux localiser quelques paquets de composants identiques.


Certaines résistances sont encore attachées aux bandes de papier des rouleaux de distribution, ça facilite la "pêche".

Mais beaucoup sont en vrac, j'en attrape délicatement quelques pincées pour les trier sur un plateau.
Premier tri dans 12 casiers intermédiaires à portée de main, selon les couleurs des 2 premiers anneaux.
Quand un des 12 casiers déborde, je le vide sur le plateau et je trie les 7 valeurs distinctes.
Quand un des 84 casier déborde, je range les mêmes modèles (il y'a plusieurs puissances / tailles par valeur) dans des sachets en plastique.


On m'a demandé plusieurs fois : "Tu va utiliser tout ça ?"
Bien sûr que non, mais j'ai déjà dépanné un ami de quelques valeurs dont il avait besoin.
Et c'est bien le but de ce blog : Éviter que des objets finissent à la poubelle s'ils peuvent encore servir.

Quand-même...
Entre ça et le reste de l'inventaire en cours (j'ai dépassé le millier de lampes NOS), j'ai de quoi ouvrir un magasin rétro ou un musée. À suivre ?



(*) Le code des couleurs c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Et c'est moins fatiguant.