samedi 2 juillet 2016

Y'aura photos

Jean Luneau est un ami.
Il me raconte Gravure, Céramique(*), Peinture et Sculpture.
Je lui raconte Soudure, Lampes, Bakélite et Mesure.
Nous parlons photo, lumière, regard et esthétique.

Lors d'une récente conversation j'évoquais la beauté que je trouve à certains outils, la perfection cachée à l'intérieur de quelques appareils anciens.
Nous avons en commun cette reconnaissance de l'esthétique et le plaisir de faire une photo quand le sujet nous tient à cœur.

Mon crédo a toujours été "je fais des photos, je ne suis pas photographe".
Si parmi mes centaines de photos, une seule est "belle", j'en suis heureux. Mais j'en tire peu de fierté car même si j'essaye de progresser, le hasard y est encore pour quelque chose.

Faire cent photos est facile. Faire une seule photo est difficile.

Puis Jean m'a dit : "Tu fais de belles photos, il faut que tu les montres".
C'est un véritable compliment car il vient de quelqu'un en qui j'ai confiance.

Alors nous avons continué à parler et un objectif s'est précisé :
Jean me proposait de réaliser quelques photos qui seraient exposées lors de la "Petite Biennale Photographique de Chédigny". Si je le voulais, le thème pourrait tourner autour de l'électronique ?

Le compliment se transformait en honneur. Et en sueurs froides.

Naturellement j'aurais pu humblement décliner, prétexter le manque de temps (mensonge) ou la timidité (vérité), ou proposer de chercher dans des photos existantes (facilité).

Mais j'ai compris que cette offre est un cadeau. La confiance qu'il m'accorde, bien sûr. L'exposition, évidemment.
Mais surtout le travail qu'il m'impose pour les mériter.

En me proposant de faire de nouvelles photos, en respectant un thème et un délai, Jean m'oblige à travailler.
À faire des photos pour les autres, à avoir suffisamment confiance pour m'exposer au propre et au figuré.
Et à recueillir un avis que je saurai sans flatterie sur un travail et non sur un passe-temps.
Pour une fois, à être un peu "photographe".
Le cadeau, c'est de réussir à mériter le cadeau.

Alors je travaille.

Le résultat sera visible à Chédignyde 15h à 19h les 30/31 juillet, 5/6/7 août et 13/14/15 août.
Puis peut-être sur ce blog ?

Le 5 et 6 août a lieu à Chédigny le Festival de bouche et d'oreille, suivi le 7 par le vide-grenier / brocante de la belle ville de Montrichard. Venez nombreux !


(*) Quelque fois la beauté se cache dans la simplicité d'un procédé ou d'un mot. Je ne résiste pas au plaisir de partager ce mot que Jean m'a appris.
Il me racontait comment la nuit il traversait Paris pour surveiller l'évolution de la température de son four à céramique :

"Je regardais la montre".

Naturellement j'imaginais une mécanique, des thermostats, des chronomètres.
Mais non.
Une "montre" est un morceau de porcelaine bien déterminé qu'on place dans le four et qu'on peut observer par une ouverture. Lorsque la porcelaine fond, c'est que le four a atteint la température voulue.

Electrautopsy : Montres fusibles de poterie
Des "montres" fusibles, celle de gauche a commencé à se déformer.



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