dimanche 11 mars 2018

Sésame ré-ouvre toi

Le portail motorisé de Hervé a calé : Le boîtier de commande fissuré a pris l'eau.
À l'intérieur tout semble presque intact hormis une résistance clairement cramée. Et quand une résistance crame, c'est plus souvent un effet qu'une cause, il ne suffit pas de la changer.


Donc le circuit prend le chemin de Paris, où par chance j'ai encore quelques outils et composants qui ne sont pas déjà dans les cartons de déménagement.

À y regarder de plus près il y a des dégâts, dont une belle trace de feu sur le circuit imprimé et les composants alentour, de l'oxydation, des intrus (animal ? végétal ?)


Côté pistes ça a l'air ok ?
Non : Une piste a fondu et il y a des traces de court-circuits. Il est temps d'allumer le pistolet à dessouder.


Le fusible a grillé, mais un peu tard.
Je retire quelques composants avant de plonger le circuit dans le bac à ultrasons.


Ça ne suffira pas, je continue le démontage (transfo, relais, capas, self, porte-fusible, optodrivers, ...) avant un second bain.
Maintenant on voit bien le travail de réparation à effectuer.


Dans le doute on va changer les quelques composants qui pilotent le moteur : Les deux triacs (BTA-12-700B), les pilotes (MOC 3061) et les résistances (47 ohms 1/2 W).
J'ai mesuré les capacités : Elles ont survécu, on les garde.

Les pistes oxydés sont grattées au cutter puis étamées, la piste brûlée est reconstruite avec un brin de fil à wrapper. 


J'avais un triac dans un tiroir, j'ai acheté le second. Les drivers sont devenus des 3081, trouvés dans mon magasin favori : Saint-Quentin radio(*). Je les ai montés sur des supports au cas où.
Les pistes coupées ou abimées sont consolidées.


Voilà.
N'ayant pas emporté tout le portail à Paris, je ne sais pas encore si ces réparations seront suffisantes.

Mais ça vaudrait mieux, car depuis le début de cet article, presque tout le contenu de l'atelier a été emballé.




(*) Publicité méritée :

Saint-Quentin radio est un des (deux ?) derniers véritables magasins de composants électroniques de Paris, et c'est de loin le plus sympathique.
On y va surtout pour des composants à souder, pas à planter à côté d'un arduino...
J'y ai acheté des circuits obsolètes introuvables qui m'ont permis par exemple de sauver un Tektronix 2236.
Les vendeurs compétents n'hésitent pas - s'il n'y a pas 20 clients qui font la queue - à consulter des databooks pour vérifier qu'un composant à 1 euro fera l'affaire.
J'espère que ça durera encore de longues années.


mercredi 7 mars 2018

Twist again à Macbook

Encore un chargeur qui finit sa courte vie avec un paquet de scotch autour d'un câble trop souvent entortillé.
Pas vraiment du vintage, mais ce n'est pas une raison pour le jeter : Ç'est le 6è que je répare.

Attention !
Ces blocs scellés ne sont pas faits pour être réparés.
Même si je semble ici donner le mode d'emploi pour reproduire cette intervention, comme pour l'ensemble des articles de ce blog je ne fais que relater une expérience particulière. Pour rappel lire la page "avertissement".

Hot spot.

Pas besoin d'un court-circuit pour que ça chauffe : Ce câble est déjà bien noirci même si l'isolant du câble intérieur n'est pas coupé.
Quand le nombre de brins intacts diminue trop (ici sur la tresse extérieure), le courant circulant dans la petite section restante crée un point chaud.  L'isolant ne prendra probablement pas feu, mais si le chargeur traine sous une feuille de papier...

C'est comme les huitres.

Le but est de séparer les deux demi-coquilles sans déchiqueter les bords.

Couper avec un solide cutter le long du joint. Il n'est pas indispensable d'aller jusqu'à faire traverser la lame sur tout le tour, il suffit de fragiliser.
En faisant levier dans un coin on peut casser la faible épaisseur restante.


Pour les parties sans joint visible (les "oreilles", la prise), il suffit de tirer fermement pour faire céder le collage.


L'opération peut déformer quelques pièces, penser à les redresser.


Couper les morceaux d'adhésif et de colle pour désolidariser les tôles de cuivre.


Dessouder les deux points de connexion du cuivre avec le circuit imprimé, puis déposer les deux tôles.


Le câble (ici arraché) est terminé par des tenons sertis.
Une fois retirés, les trous du circuit imprimé sont suffisamment larges pour souder un gros fil.



Réutiliser le cône de caoutchouc est quasi impossible : À l'intérieur il y a une broche en métal qui sertit ce qui reste du câble. J'ai déjà réussi en perçant 1mm au centre avant d'élargir avec une fraise diamant, mais le résultat ne vaut pas l'effort.

Pour ce bloc je préfère sortir le câble par une des "oreilles" que je ne vais pas remonter.
Cela limitera les nouvelles torsions pendant les transports.

L'encoche doit être suffisamment serrée pour immobiliser le câble qui ne doit pas transmettre de mouvements à l'intérieur.
Présenter le câble "à blanc" pour mesurer les bonnes longueurs à placer. Les fils soudés doivent être perpendiculaires au circuit, sans effort mécanique.


Ici j'ai dénudé sur 2 cm.


Prolonger la tresse avec un fil de Ø 1mm,  isoler avec de la gaine thermorétractable.


Souder le fil le plus long (ici la tresse = la masse) avec le moins de contraintes possible au niveau de la soudure, laisser refroidir avant de souder le second.
Par sécurité on peut noyer le pied des fils dans du mastic silicone(*), je ne l'ai pas fait ici.


Replacer le blindage en cuivre, immobiliser avec un adhésif hautes températures (ici du "kapton").
Ressouder les deux points de contact avec le circuit imprimé.


Si on veut fermer le boitier avec de l'adhésif, il faut supprimer la lèvre coupante formée par la découpe.
On peut soit la repousser en appuyant avec un outil métallique (ici un manche de cutter), soit l'ébarber d'un coup de lime.


Je sais.
On peut aussi recoller proprement avec un joint de rubson(*) qui sera facile à couper s'il faut réouvrir.
Mais j'ai fait avec ce que j'avais à portée de main.

Et que celui qui arrive à coller 50cm de kapton sans faire de bulles se jette la première bière.


(*) je ne connais pas la température interne du bloc, ni la résistance du silicone sanitaire blanc.
Dans le doute il serait peut-être plus prudent d'utiliser du silicone "hautes températures".