dimanche 31 décembre 2017

2018 ? Ça va déménager !

Je finis cette année 2017 en remerciant pour leur patience les quelques inconscients qui m'ont confié un objet précieux, sans imaginer qu'ils ne le reverraient qu'après plusieurs mois.

Et comme prédiction pour 2018, disons-le tout de suite :

Ça ne va pas s'arranger.


Quand je dis "l'atelier va déménager à Loches", tout le monde croit qu'on part s'y installer.
Ce n'est pas ça : Seul l'atelier - accompagné par quelques centaines de bd, maquettes, livres, outils, ... - va déménager, dans une maison dont l'électricité est à refaire (entre autres).

Autant dire que 2018 ne laissera pas beaucoup de place aux hobbys. Le bricolage va changer d'échelle.

En résumé :
- L'indispensable, le travail, le quotidien : Métro-Boulot-Dodo à Paris.
- Le futile, les distractions, l'exceptionnel : Vélo-Oscillos-Restos à  Loches.

1 km2 de papier bulle.

Je dois me forcer un peu pour emballer le contenu de l'atelier.
J'ai l'impression que si je range un appareil ou un composant - que je n'ai pas utilisé depuis 20 ans -, je vais en avoir besoin le lendemain.

Je vais conserver le minimum jusqu'au dernier moment (un fer, un scope, une alim, ...) pour quelques projets en cours.
En attendant de ré-ouvrir les premiers cartons d'ici... soyons très optimistes : 1 an ?

Emballer c'est peser.

Ce déménagement me permet de sortir des objets auxquels je tiens, ils rejoignent l'inventaire.

Un bel exemple est le magnétophone Akai 1800-SS Quadriphonique de mon père.
Il a une panne depuis des années : Ça crache, un vu-mètre a la danse de Saint Guy et une voie est assourdie.
Je vais le réparer. Un jour.


24 kg sur la balance, j'ai dû démonter les flancs pour le faire rentrer dans le carton.

Même traitement pour l'oscilloscope "École Breguet" : Je retire la poignée pour faciliter l'emballage.

C'est l'occasion de constater une conception claire, avec les valeurs de composants écrites à la main sur la bakélite !
Sans oublier qu'il s'agit d'un appareil d'étude de fabrication, il est plus moderne que d'autres de la même époque dans lesquels tous les composants étaient montés "en l'air".
Un défaut ? La tôle arrière se plie et il est quasi impossible de remettre les 4 vis de fermeture.


Finis ce que tu as commencé !

Je sais déjà que certains projets ne reverront la "table d'opérations" qu'à Loches.
Par exemple, les radios seront discrètement sonorisées avec un "raspberry pi", donc je peux travailler sur du logiciel sans les postes.
Le travail sur les "scopes" est déjà commencé et sera commun à tous les modèles, avec ici encore pas mal de code à écrire.
Ces projets personnels passent au second plan.

En revanche j'aimerai bien terminer les travaux qui m'ont été confiés.


Hélas je ne sais pas quoi faire de l'ampli à lampes de Nicolas, dont les deux transfos de sortie sont grillés (et introuvables). Je ne peux pas lui rendre à moitié démonté.



Je vais essayer de terminer son caisson de basses que j'ai réparé il y a... quelques années (ampli grillé, conception déplorable), mais qui souffre d'un problème de vibration.



L'urgence m'a motivé à terminer (enfin) le "Semi Sport" de Mimi, article ici...
Et si j'ai le temps je ré-ouvrirai le Polaroïd pour chercher pourquoi il se prend pour une caméra.



ps : Si vous avez un appareil, un objet à sauver, n'attendez pas 1 an ! Demandez-moi toujours, je peux faire une soudure d'une main en faisant de l'enduit de l'autre.

D'ailleurs un nouvel objet à réparer vient de s'ajouter à la liste : Un tourne disques "Teppaz" m'a été confié par Joachim. Il semblerait qu'après avoir fonctionné récemment, il se soit pris pour une machine à fumée.
Comme d'hab. : Article à suivre.



Cellule Realt Luxe

J'ai acheté ce posemètre pour Mimi, c'est un outil indispensable pour faire des photos avec un appareil argentique sans cellule.
Je l'ai rapidement testé dans le magasin : L'aiguille se déplace quasiment en butée quand on l'oriente vers le soleil, c'est déjà bon signe.

L'utilisation d'une cellule est simple, mais cette "Realt" n'est pas très lisible : Si la plaquette réversible (sensibilités) permet une lecture directe (ouverture / vitesse), le marquage est en "SCH" et non en "ASA/ISO".
Et la plus grande sensibilité est 36 Sch, soit ... 250 ISO !

Évidemment pour un film aujourd'hui classique de 400 ISO, il suffit positionner la plaquette sur 35 Sch = 200 ISO, puis lors des mesures de visualiser l'aiguille sur la position suivante, mais ça complique un peu...

Pour les curieux (et pour Mimi !), j'ai trouvé le mode d'emploi ici :


Merci à Benoit Suaudeau pour la mise à disposition de ce manuel.

Ça fonctionne !

C'est un modèle sans pile : Un capteur au sélénium est directement relié à un galvanomètre. La principale panne possible serait que l'aimant permanent du galva soit un peu démagnétisé, la mesure serait trop basse.

J'ai donc comparé les mesures avec la cellule d'un Nikon moderne et les valeurs sont proches à +/- 1 diaph. près.
Pas si mal, et suffisant pour du noir et blanc.

Je pourrai le donner à Mimi tel quel, mais la vitre est décollée, il y a un peu de poussière dedans, l'étui est décousu, ... bref :
Comme pour tout objet un peu ancien qui passe entre mes mains, je vais essayer de lui redonner un coup de neuf.

Démontage.



Facile, il n'y a que deux vis au dos.
Je pourrai démonter le galva. mais la cellule - comme la vitre - est collée au boîtier. Pour une fois je vais appliquer la règle : "Si ça marche, touche s'y pas".

Nettoyage.

Je me contente d'un dépoussiérage délicat de la cellule avec un pinceau, et je nettoie le reste à l'alcool avec des cotons-tige.

La vitre du galva. était décollée, je la remet en place et la scelle avec un joint de colle souple sur le pourtour. 

De la poussière s'est infiltrée sous les pièces mobiles, ça "gratte". Il suffit encore de nettoyer.

Polissage.

La sur-vitre amovible en plastique transparent est un peu dépolie par endroits.


Rien qu'un long polissage à la pâte "Tamiya" ne puisse sauver. On peut aussi utiliser certains dentifrices un peu abrasifs avec une goutte d'huile.


Au passage, un conseil résultant d'une ancienne expérience :
Ne pas essayer de polir du plastique avec une mini-perceuse pour gagner du temps. Même avec des disques de coton sur la vitesse la plus lente, ça risque de chauffer sans prévenir. Plastique fondu, plastique foutu.

Remontage.

L'étui est partiellement décousu, je refais quelques points avant de ranger - je l'espère définitivement - les outils de couture.


Je sais : Le fil n'a pas la même couleur, mais on limite les dépenses au "raisonnable" pour un objet qui n'a pas de valeur sentimentale.

Malheureusement il manque une des minuscules vis pour les baguettes des flancs, et je n'ai (évidemment) pas ça dans mes 10kg de visserie de récupération.
À l'occasion j'irai chez un horloger / bijoutier, mais en attendant je ne remonte pas ces parties purement décoratives.

Il manque également la cordelette qui permet de le porter au cou, indispensable pour éviter le risque de le faire tomber.

Déjà fini ?

Oui.
Pour une fois une rénovation n'a pris que 2 ou 3 heures.

Donc je serais prêt à rendre son appareil photo "Semi Sport" et son posemètre "Réalt Luxe" à Mimi ?

Non.

Je vais faire quelques photos avec. Pour être sûr.
Et pour le plaisir. 



samedi 16 décembre 2017

Semi Sport : Enfin fini

J'ai laissé l'étui de cet appareil photo en pièces détachées plusieurs semaines mois, me demandant où trouver (et comment remettre) les rivets et boutons pression manquants.

Je sous-traite.

C'était facile : Aller chez un spécialiste (publicité méritée).


M. Mireille fait non seulement du beau travail, mais il le fait intelligemment.


Après m'avoir proposé les des rivets "pointus" pour remplacer les rivets plats introuvables, il a pensé à les placer à l'envers pour ne pas abimer l'appareil photo. Et à meuler l'extrémité pour réduire l'épaisseur.
Les boutons pression ont été remplacés par des modèles un peu plus grands pour éviter de re-déchirer le cuir, la couleur "bronze mat" est plus discrète que le noir brillant.



J'ai placé un velours autocollant pour l'esthétique et protéger l'appareil. L'idéal serait de refaire toute la fine couture périphérique mais j'avoue que je préfère m'arrêter là (on ne distingue pas le bord quand l'appareil est dans l'étui).

J'ai grossi ou bien ?

C'est peut être ce que se dit l'appareil dans son étui.

Je comprends pourquoi le haut et le fond étaient littéralement déchirés, et pourquoi j'ai été obligé de les refaire plus fins pour que ça rentre.
Pendant plusieurs dizaines d'années sans traitement, le cuir a fortement rétréci, jusqu'à craquer aux coutures.


On voit bien que le cuir s'est déformé aux fixations, le "capot" est maintenant incliné vers l'arrière.
J'ai copieusement traité avec de la graisse spéciale bien connue des motards pour entretenir les blousons.
L'étui a retrouvé sa souplesse sans avoir perdu sa patine ni les la marques de son histoire.


Voilà. Ce n'est pas strictement identique à l'original mais il faut se fixer des limites. On est passé de l'état d'épave à celui d'appareil utilisable, ce n'est pas si mal.

L'histoire sans fin.

Je pourrais rendre son appareil à Mimi, mais comment faire une photo sans la cellule qui devait aller avec ?
En accord avec Mimi j'en ai donc trouvé une dans un magasin de photo digne de ce nom où le vendeur m'a laissé en essayer plusieurs.
Lui aussi mérite une publicité dans ce modeste blog :
Kodak Express, 1 rue de Châteaudun - 75009 Paris

Et cette antique cellule me direz-vous, elle fonctionne bien ? Article à venir.