"J'ai quelques appareils photos de mon grand-père et de mon père.
Ça t'intéresse d'y jeter un coup d'œil ?"
Comme toujours, ici la seule valeur qui compte est la valeur sentimentale.
Mimi pourrait trouver les mêmes appareils sur une brocante (et ne jamais faire la moindre photo avec), mais ce ne seraient pas les appareils de sa famille.
Alors oui, si quelques bons souvenirs y sont attachés, j'aurai plaisir à essayer de les sauver.
De retour à Paris, Mimi n'a pu rapporter dans ses valises que Le Polaroid et un petit appareil à soufflet "Semi Sport" (?) que je n'arrive même pas à ouvrir.
Donc commençons par...
Le flash Polatronic.
Il semblerait comme ça en bon état, mais l'espoir est de courte durée. Dès le flash retiré on voit que l'oxydation est très importante. Et c'est un euphémisme : Les pistes du connecteur ont carrément disparu.
L'ouverture de la trappe laisse craindre le pire. Ici ce sont les ressorts entiers qui ont disparu, mais heureusement le petit autocollant avertissant que les piles peuvent couler est toujours là...
À l'intérieur ce n'est guère mieux. De la mousse tombe en poussière, l'interrupteur est bloqué par la rouille. Après un rapide nettoyage on constate que certaines pistes du circuit semble prêtes à se vaporiser au premier milliampère.
Depuis ces photos, j'ai étamé quelques pistes et sauvé l'interrupteur en le démontant et en passant chaque morceau au bac à ultrasons.
Mais je commence à me dire qu'il ne servirait à rien de sauver ce flash si l'appareil ne fonctionne pas.
Alors je range le Polatronic pour attaquer le :
Polaroid Land Camera 1000
Dès la trappe ouverte on voit qu'il ne serait pas prudent d'y glisser une boîte de films.Si l'intérieur est dans le même état, cet appareil ne fera plus de photos.
Après quelques recherches sur internet j'apprend que cet appareil ne contient qu'une seule vis ! Tout est emboîté / clipsé.
Première constat : L'oxydation est bien présente à l'intérieur. La pièce qui entraine les lamelles de l'obturateur est bloquée, il faut pousser le démontage.
Dès qu'on manipule le circuit imprimé souple (en fait des pistes prises entre deux feuilles de papier), celui-ci se décolle. Je résous le problème au fur et à mesure avec de la super-glu.
Les vapeurs de colle cyano peuvent laisser un voile blanc sur les plastiques, je protège les lentilles avec des cotons à démaquiller maintenus par un bout de scotch.
Le bras de l'obturateur est recouvert d'un oxyde blanc qui bloque tout mouvement, mais heureusement les ressorts ont échappé à la corrosion.
Même le filtre UV de la cellule est opaque ? Je commence à perdre espoir de sauver ce Polaroid.
Le miracle des ultrasons.
Hormis l'électroaimant (j'ai peur que le vernis des fils souffre du traitement), toutes les pièces oxydées ont le droit au bain.Il faudra 30 minutes "à fond" pour les métaux mais à peine une minute à puissance réduite pour le verre.
Il n'en faut pas plus pour me redonner espoir.
Le connecteur de flash.
Alors là, il va falloir être inventif.Les lamelles sont irrécupérables, certaines sont cassées. Ma première idée serait d'en fabriquer avec de la corde à piano, mais en fouillant dans mes tiroirs je trouve... Un connecteur (Hameg ?) qui va fournir la matière première. Que Michel m'excuse de ce cannibalisme.
Les lamelles n'ont pas le même profil, la partie renflée (en contact avec le circuit du flash) est probablement trop basse.
Je bricole un profil arrondi avec un bout de fil électrique et je forme les arrondis avec une pince plate, en intercalant un carton léger pour protéger la surface de contact.
Le reste est plié à la pince, et les nouvelles pattes sont soudées sur les précédentes coupées.
Ce n'est pas esthétiquement parfait mais ça devrait fonctionner.
Remontage.
Ça y est. Chaque levier se déplace, l'obturateur s'ouvre sans résistance. Avant le premier essai je règle la cellule pour la sensibilité supérieure des films "600", comme indiqué sur le site http://unclear.livejournal.com/21321.html.Mise sous tension.
Avant d'acheter une boîte de 8 poses à 20€, je décide de brancher l'appareil sur une alimentation 6 volts histoire de voir si quelque chose bouge. Inutile de préciser que chaque contact a été vérifié à l'ohmmètre.Pour bouger, ça bouge : L'appareil répète à l'infini un cycle où le moteur tourne, l'obturateur... obture, le compteur fait un saut mais revient à sa position initiale (?).
Mais comme je ne sais pas si c'est l'absence de film qui déclenche cette boucle, je décide d'essayer avec une cartouche.
Comment perdre 20€ et 4 heures en 10 secondes.
Alors voici une petite info : Tant qu'il y a une photo dans la cartouche, il n'est pas possible de réouvrir la trappe sans forcer. Et il n'y a pas d'interrupteur.Sitôt la trappe fermée, le cycle a recommencé et 6 photos étaient sorties avant que je ne réussisse à forcer l'ouverture au beau milieu d'une éjection. Il reste deux photos dans la cartouche, dont celle du dessus qui est exposée...
Les 4 heures perdues c'est le temps passé à réparer le connecteur du flash, il aurait été plus intelligent de tester l'appareil avant cette délicate et inutile opération.
Mais au moins maintenant je sais. Tant que l'appareil tournera sans fin, c'est qu'il demeurera un problème électromécanique. Mais l'obturateur fonctionne.
Donc pour l'instant je range ce Polaroid aux côtés de son flash dans les objets "souvenirs". Si Mimi veut vraiment faire des photos avec je le ré-ouvrirai avec plaisir, mais sans grand espoir.
ps : Le portrait flou (tant mieux) est accidentel. C'est pas demain la veille que je ferai un selfie.
À suivre.
En attendant je vais essayer d'en savoir un peu plus sur l'autre appareil qui serait un "Semi Sport" de 1940 (quelques infos ici : http://camera-wiki.org/wiki/Semi_Sport)
Au moins dans celui-ci, il n'y a pas de moteur.
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