Intervention effectuée en août 2023.
Oh non... Un Schlum. 😢!
Jeff a récupéré cet oscilloscope avec l'idée que ça pourrait l'aider pour ses futures réparations.
En l'état, ça m'étonnerait : Il ne produit qu'un spot immobile dont on ne peut pas régler l'intensité.
Déjà je lui signale que je n'aime pas tellement les oscilloscopes de cette marque :
J'ai eu un 5277... Les boutons de réglage V étaient si mal conçus que je préférais souvent mon D1010 que je pouvais utiliser les yeux fermés.
Mon seul regret ? Ne pas avoir conservé son magnifique tube cathodique à mémoire, lorsque j'ai renoncé à le réparer pour la n-ième fois.
Ce 5013 a l'air plus simple, on lui accorde une chance de seconde vie.
J'en ai trouvé le "Manuel technique et de maintenance" ici :
L'intérieur est plutôt propre.
Je pense que l'ingénieur le stagiaire qui a conçu l'interface du 5277 a également conçu la mécanique du 5013.
Quand on essaye de séparer les deux cartes : Ça force, ça coince, ça plie...
La raison ? Un empilement d'entretoises et de rondelles serrées qui empêchent de sortir les vis.
Quand il faut utiliser des outils de garage pour réparer de l'électronique, ça sent pas la partie de plaisir.
Les deux cartes sont reliées par des connecteurs dont les longues broches doivent toutes être parfaitement alignées pour les remettre en place.
Connecteurs cibles judicieusement placés pour être inaccessibles.
Plus drôle encore :
Certains points sont reliés à la masse uniquement au travers du chassis ! Au bout du 3è démontage, j'ai décidé de gagner un peu de temps, en reliant tout ça pour pouvoir tester sans avoir à remettre toutes ces foutues vis.
Et je sais : Les boucles de masse c'est mal. Mais c'est pas moi qui ai commencé.
Comme l'appareil s'allume sans fumer, on va déjà essayer de localiser la (les ?) panne(s) avant de remplacer les condensateurs potentiellement fautifs.
Basse tension :
Avec le schéma je vois vite un problème au niveau de l'alimentation : Le -6V est à 0, et le +12 est à +18 ?
C'est l'occasion de constater une prouesse (humour) dans la conception de cette alimentation, où la masse est virtuelle ! Avec des circuits alimentés en +12 / -6 !
Je commence par tester chaque diode de redressement, hors circuit (il suffit de sortir une des broches).
Toutes sont OK.
Le coupable est vite trouvé : U9 (un classique ampli opérationnel 741) est mort. Je le remplace avec R124 qui a pris un coup de chaud.
Tensions rétablies et réglées (ici le +265V), on peut avancer.
ps : Dans la plupart des ateliers d'électronique, on trouvera un casier de "741" à côté des "555" et autres "2N2222". C'est comme les boulons de 12 chez un mécano.
Haute tension :
Ici aussi c'est mauvais, la tension est trop faible et n'est pas réglable par R77.
Q10 est H.S. C'est normalement un BUX87 que je n'ai pas sous la main. Mais dans mon inventaire (toujours en cours) j'ai trouvé un ON4147 (=BU508) plus puissant qui fait l'affaire.
Comme par hasard ce BUX était monté sur support... Je conserve ça avec un bricolage bien pourri, pour rester cohérent avec le reste de l'appareil. Je pourrais postuler cher Enertec, si ça existe encore.
Ça suffit ?
On a une ligne ! Tout semble fonctionner, jusqu'à ce que j'essaye de passer en mode double trace :(
Je soupçonne d'abord U6 (MC1445L) qui s'occupe de l'alternance des voies.
À l'oscilloscope : Le signal d'alternance (ALT) / découpage (SHOP) est un bon carré bien franc : Rien à redire ici.
Mais avec les deux entrées sur GND, je constate une différence de tension entre les 2 entrées de ce circuit. Il se passe quelque chose en amont.
En comparant chaque entrée en partant des BNC, je tombe vite sur une différence entre les sorties de Q18 et Q19 (U441 dual N JFET)
Comme ces circuits sont montés sur support, une solution est de les permuter pour voir si la panne change de voie. Avant de procéder je vérifie les composant / tensions alentour, histoire de ne pas risquer de cramer un circuit encore bon : Tout est identique.
Les broches ont été collées dans les support ? Je les change aussi.
Ça coûte un bras une voie :
En permutant les U441, la panne change de voie. Je confirme l'état "mort" d'un des deux circuits : Aucun reflet en sortie du signal injecté en entrée. Mais une franche oscillation H.F. qui se reflète parfaitement dans ce qu'on voit à l'écran.
J'a essayé de trouver un U441 mais ce composant est obsolète et totalement introuvable sauf à des prix hallucinants. Un équivalent (SST441) obsolète également est "trouvable", mais à près de $15 hors port/taxes...
De plus une autre panne serait à réparer : Impossible de calibrer parfaitement le gain vertical. Quand c'est juste sur les petites sensibilités, c'est (un peu) faux sur les hautes. Et vice-versa.
On pourrait y passer encore des heures, chercher un remplaçant au U441 en comparant les caractéristiques avec des composant modernes, ... Mais Jeff est d'accord avec moi : À ce coût de réparation, autant chercher un scope d'occasion plus performant et en meilleur état.
Celui-ci fonctionnera suffisamment bien - sur une voie - pour aider à réparer de la hifi, sans prétendre à être un appareil de mesure.
Je lui rend son Enertec Schlumberger, avec quand même la déception de n'avoir pas réussi à réparer cet appareil pourtant assez simple.
Et la satisfaction - à peine cachée -, de voir ce parpaing quitter mon atelier.
À suivre :
ps : Jeff a trouvé un autre oscilloscope qui a également une panne d'alimentation.
Un Metrix OX-318A qui a depuis plus d'un an "les tripes à l'air" sur un coin de mon bureau. Il n'a pas suffi de changer quelques chimiques pour le restaurer.
Je vais donc essayer de rattraper le demi échec raconté plus haut : J'aime bien les Metrix.
Pour l'instant.
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