jeudi 26 décembre 2024

Sécateur électrique

Réparation effectuée en octobre 2024

Lionel m'a apporté son sécateur électrique qui ne fonctionne plus.

Il est brocanteur, c'est un outil indispensable pour couper court aux marchandages. Lionel est aussi jardinier.

Je n'ai pas pris de photo, mais c'est un modèle similaire à ça : 
https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/11632979773

Si on trouve un circuit en pièce de rechange (made in China), le prix est proche d'un sécateur neuf.

Et le principe défendu par ce blog, c'est pas d'acheter du neuf pour conserver l'ancien qui resterai en panne.

Sans schéma, je commence à suivre les pistes d'alimentation en différents points du circuit.
Je finis par arriver à une résistance de 100 ohms dont :
- Un des côtés reçoit le + de la batterie, soit 21 volts.
- De l'autre côté : 0 volts.

Ça ne peut pas être prévu comme ça : 

- Soit elle fait 100 ohms et le côté à 0 est en fait "flottant" (non relié ailleurs) : Impossible car 100 ohms en série d'un voltmètre c'est négligeable ==> on devrait mesurer 21 V.

- Soit elle fait 100 ohms et le côté à 0 est vraiment relié à un vrai 0 volts "fort"(*) : Impossible car 21 volts dans 100 ohms ==> ça dissiperait 1,44 watts. Vu la taille de la résistance cms, ça ferait surtout de la fumée.

- Soit elle est (évidemment) coupée, ce que je confirme à l'ohmmètre.

Cette résistance est suivie en série par un condensateur dont l'autre côté semble relié (du moins avec le sécateur au repos), à un 0 volts "fort".

Si la résistance a grillé, c'est parce que ce condensateur a grillé juste avant et s'est mis en court-circuit, d'où 1,44 watts et 💀

Voici une photo des deux composants à remplacer. Si on peut lire "100" sur la résistance, impossible de connaître la valeur du condensateur.

Valeur = "au pif"

Vu la faible valeur de la résistance - directement reliée au + -, j'imagine que ce condensateur participe à une régulation, ou au filtrage d'une source pouvant débiter un courant non négligeable. Ce n'est certainement pas une capacité de quelques pF. Mais vu sa taille ce n'est surement pas un condensateur de 10uF ou plus.

Je procède par tâtonnements :

- 10 nF : Le moteur fait un clic puis s'arrête.
- 100 nF : Ça fonctionne !
- 1uF ; 10uF : Ça continue à fonctionner.

Je sors un condensateur 1uF 35V du casier "tantale goutte". Même avec la résistance ça tient dans le boîtier.

Évidemment j'aurai pu remettre des cms dont j'ai un bon stock (merci Michel), mais j'ai pas envie de sortir le microscope.

Conclusion. 

Si vous croisez Lionel sur une brocante... Ne négociez pas trop les prix.


Merci.

Pour me remercier, Lionel est revenu avec un cadeau qui a maintenant une place de choix dans ma collection :
Une TSF (artisanale ? - aucune marque -) dans sa valise doublée de velours rouge...


Si à chaque fois que je répare un truc pour un ami, on m'offre une radio, ... je vais finir par manquer de place.
Ah... m...
C'est déjà le cas (ici une partie visible de l'iceberg).





(*) J'appelle 0 Volts "fort" un point effectivement connecté à la masse, à une résistance faible, c-à-d propre à absorber un courant relativement important ; Par opposition à un point mesuré à 0 V "flottant" car quasi déconnecté du circuit.

C'est pas très orthodoxe comme appellation, mais c'est compréhensible.

mercredi 25 décembre 2024

Lampes 50's ~ 70's (?)

Réparations effectuées en été 2024

Lionel est une de mes amis brocanteur. Il m'apporte quelque fois des objets à restaurer "à minima" : Juste pour pouvoir les mettre hors de danger pour le futur acheteur.

Cet été il m'a apporté 2 lampes (années 50 ~ 70 ? (*)) : Un lampadaire à 3 pieds et un lustre à 4 branches.

Le but est de pouvoir les brancher sans risquer de mettre le feu ou de s'électrocuter.
Les réparations sont donc assez simples et justifient un court article commun.

Lampadaire 3 pieds.

Par son look "yéyé" et l'isolant en plastique coloré des fils, on estime qu'il daterait des années 60 ~ 70.
Le câblage interne à l'air assez solide et ne présente pas de court-circuit avec la structure.

En haut...

Les douilles méritent un bon nettoyage. Curieusement deux tubes contiennent 4 fils pour chaîner les 3 douilles "en parallèle". Il aurait été plus simple d'alimenter les 3 branches à partir d'un point unique au pied avec une distribution "en étoile" ?

Pour les ré-assembler plus facilement, je soude les fils, puis je vérifie la continuité et l'absence de court-circuit.

Curieusement les 3 douilles sont légèrement différentes ? Pas moyen d'assembler l'une avec les pièces d'une autre !
Ce lampadaire est probablement une production artisanale.

En vérifiant au remontage, je constate que des vis des cosses sont maintenant trop proches du bord.

Comme ces supports en céramique ont tendance à bouger quand on place l'ampoule, j'ai raccourci les vis.

... en bas.

Seuls les 2 fils qui montent dans le premier pied sont visibles et assez courts. Le reste est caché entre les pieds, collé dans une espèce de glue noire.
La "déco" est réalisée en fil électrique, ici encore de façon assez artisanale.

J'ai soudé directement un câble à 3 conducteurs. Par manque de place et par peur d'abîmer la "déco" avec le pistolet à air chaud, j'ai utilisé un fer à souder pour isoler avec 2 couches de gaine thermo-rétractable... c'est dégeu... moche mais ça ne se verra pas.

Le câble de terre est relié à une cosse sertie et vissée à un pied. Plus de danger si quelqu'un se prend les pieds dans le fil, hormis la chute.

Fiat lux.

Dommage, je n'ai pas les abats-jours, et le bor... alentour ne rend pas justice à cet objet pour la photo finale. Mais c'est un atelier ici ! Pas le studio Harcourt.


Lustre à 4 branches.

Lionel a trouvé ce lustre sans abats-jours.

De mon côté, cet été je vidais plusieurs centaines de kilos de paille et divers détritus, accumulés depuis des siècles dans la dépendance de la maison - qui est une partie d'une ancienne ferme -.

On n'est jamais à l'abri d'un coup de bol, mais quand même... : 

Au milieu de la paille, des papiers et chiffons, du verre cassé et des tuyaux de poëlle rouillés ... :
3 petits abats-jour en vinyl (?) coloré dont je me dis : 

"On ne va quand même pas les jeter !"

Plus tard, quand Lionel m'a apporté son lustre, mon premier réflexe a été de dire :
- Quelle coïncidence : Les abats-jours ont exactement les bonnes couleurs !
- Dommage que je n'en ai que 3...

Je suis remonté fouiller dans ce qui restait de paille... et j'en ai trouvé un 4è. Les voici ici près du lustre un peu tordu, le premier ayant été nettoyé.

Que ces objets abandonnés aient été trouvés
- à des km de distance,
- quasiment au même moment,
- par deux personnes se connaissant
- et partageant le même goût pour les antiquités,
me laisse croire qu'il existe un Bon Génie des brocanteurs, surement caché dans cette lampe.

Démontage.

Les fils sont en coton, ce qui peut laisser penser que ce lustre date peut-être (?) des années 50~60 (*). Pas question de laisser ces fils secs et cassants.

Après démontage complet, je les remplace par des fils un peu plus fins ,mais largement suffisants pour les ampoules à faible puissance requises pour ce lustre.
J'ai évidemment redressé les tubes. Les pièces sont en ferraille ou laiton plaqué doré, puis peintes en doré mat.

Pour passer les fils c'est une vraie galère : Je passe d'abord un fil de nylon, puis mm par mm, en poussant d'un côté et en tirant de l'autre le fil électrique fini par suivre. Il ne faut surtout pas tirer en force car cela "épluche" le fil sur les bords coupants du tube de laiton.
Je pense qu'à la fabrication le (gros) fil de coton était passé avant le cintrage du tube.

Je peux enfin remonter la mécanique, regrouper les 4 fils au centre et les alimenter par des fils (plus gros) par le tube central.
Naturellement j'ai rajouté un fil de terre qu'on peut voir soudé sur un des écrous en laiton.

Et dans mon stock de vieilleries, j'ai même trouvé des cylindres de carton "imitation bougie" qui permettent de cacher un peu la base des ampoules.

Fiat lux repetita.

Ici encore une photo a été prise pour montrer que ce lustre fonctionne. Pas pour gagner un concours.
 

Depuis, Lionel a trouvé des ampoules plus petites et mieux adaptées.
Yukié a participé avec son talent d'artiste, pour reproduire à l'identique les couleurs des branches sur les "bougies" - vieillissement compris -.





(*) Si quelqu'un a des informations concernant ces éclairages (époque ? nom du fabricant ?) merci d'avance de laisser un commentaire !

mardi 24 décembre 2024

Mastech MS5308 (LCR tester)

 Amélioration effectuée en septembre 2024

Une fois n'est pas coutume, il s'agit ici de relater l'amélioration d'un appareil récent.

Mon LCR meter a un gros défaut : Il nécessite 8 (!) piles de 1,5V qui sont souvent vides quand je n'en n'ai pas de neuves sous la main. 

Le les ai remplacées assez rapidement par des batteries rechargeables, mais celles-ci font 1,2 V, soit 9,6 V pleine charge au lieu des 12 V requis.

Résultat : L'appareil indique en permanence "3 barres" de niveau, et dès que les batteries commencent à faiblir : Extinction assurée dans les 5 minutes...

En plus il faut un tournevis pour ouvrir cette foutue trappe, et attendre des heures pour recharger.

Assez !

Cet appareil n'est plus sous garantie, je vais le modifier.

J'ai trouvé un module "batterie 12 V" avec chargeur chez Ail Express ou Banggood - je sais plus -.

Évidemment ce sont 3 cellules de 3,7 V en série, emballées dans du carton, que le "chargeur" (un bloc 12 V) alimente en direct sans même une résistance. Je ne m'attendais pas à autre chose.

J'ai donc complété ça avec un BMS adapté, et j'ai branché les cellules sur les bons plots.

Le tout est relié à la prise d'alimentation externe du LCR qui correspond par chance à la prise du "chargeur" (j'ai été obligé d'agrandir un peu le passage).

Après une franche découpe à la dremel, le tout tiens dans l'emplacement des piles, confortablement immobilisé par de la mousse adhésive récupérée autour de la batterie.

J'ai quand même été obligé de coucher une capacité qui gênait un peu dans un coin.

Réussite totale : Même avec 11,1 V l'appareil peut fonctionner longtemps, et la charge est relativement plus rapide.





 


Trixette Gramophone (?)

 Réparation effectuée en avril 2023

Ce tourne-disques m'a été confié parce que ... il ne tourne plus.

Et je ne tourne plus très rond non plus, vu que j'ai oublié d'en prendre une photo avant démontage.
Voici en consolation une publicité de 1955 trouvée sur le site The Vintage Toy Advertizer. : C'est le modèle du bas.

Son propriétaire désire le conserver, mais on va limiter la réparation à une "remise en route" en gardant ce qui fonctionne encore aujourd'hui.
Pas de remplacement à l'aveugle de tous les condensateurs et toutes les lampes pour un appareil qui sera rarement utilisé.

Frankenst'ournedisque.

Avant même de l'ouvrir on peut constater une bizarrerie : Si la boîte indique bien un modèle "Trixette Gramophone - Made in England", la platine est marquée "Philips - Made in Holland" ?
Et cette dernière ne ressemble pas du tout à ce qu'on peut voir sur la publicité.


Explication : Ce tourne-disques a déjà été réparé, avec remplacement de toute la mécanique.
Si l'authenticité en prends un coup, la platine date quand même de la même époque.

Malheureusement le plateau en plastique est fossilisé, le propriétaire le remplacera.


L'intérieur confirme l'adaptation : Des vis tombent dans le vide, y'a des trous inutiles, des découpes, c'est un peu de travers.


Courroie.

Concernant l'absence de rotation, il ne faut pas chercher plus loin que la courroie cassée au fond de la boîte.
Avant de pousser plus loin, je m'assure qu'on va avoir une courroie de remplacement : C'est un modèle de section carrée de 2mm et d'environ 19 cm de diamètre.


Malgré une recherche sur plusieurs sites, je n'ai pas trouvé d'équivalent.

Je m'oriente vers une "Courroie ronde en polyuréthane à surface rugueuse, courroie de transmission en PU pour entraînement (vert)(2mm*10m)" trouvée sur Amazon.
Normalement il faut un outil particulier pour souder à chaud deux extrémités, mais avec un fer à souder et plusieurs essais pour trouver le bon geste et la bonne température... on progresse et on y arrive.


C'est étonnamment solide.

Ça vaut le coup : On continue !

Si la mécanique a été changée, l'électronique est d'origine comme le démontre le positionnement correct de la platine des potentiomètres.


Mais on devine que personne n'avait envisagé un démontage pratique : Des vis ont été montées initialement par l'extérieur, puis les têtes recouvertes avec le papier / tissus collé sur le bois.
Pour démonter il faut maintenant tourner chaque écrou - difficilement accessibles et rouillés - avec une petite clé.


On peut distinguer ici la nouvelle courroie en place autour du plateau immobilisé par des bouts de fil électrique.

Piège : Pour démonter le plateau, il faut desserrer la patte métallique qui maintient l'axe en nylon.


Composants vieillissants.

J'ai mesuré les résistances et changé celles dont la valeur était écartée de plus de 10%.


Même chose pour les condensateurs "à risque" comme celui qui fait la liaison entre le le préampli et l'ampli de puissance (0.01uF 500V), le chimique de "bias" (polarisation 25uF 12V), ceux reliés au secteur, ...
En revanche je n'ai pas de quoi replacer le gros chimique de filtrage... Mais les valeurs C/ESR sont correctes, il n'y a pas de trace de fuites... on le garde.


Un condensateur en // d'un inter est même cassé ! Je déplace son remplaçant à un endroit moins dangereux, avec un câblage moins tendu.


Les potentiomètres ont droit à un nettoyage en profondeur.

C'est dans la boîte

Retour - difficile - de la tripaille dans son contenant, avec un câblage plus propre évitant les gaines et les fils tendus.

Ça re-tourne !

Le son est propre mais pas très puissant. Un changement des lampes serait peut-être utile, mais le but étant simplement la remise en route, on décide de s'arrêter là.