dimanche 22 janvier 2017

Futur antérieur

Dans la présentation de ce blog j'ai utilisé le terme "Réhabilitation" et non "Restauration" ou "Réparation".

C'est le moment d'expliquer le choix de ce terme.

Addendum : Alors que j'ai commencé la rédaction de ce billet en 2016 - encore plein d'illusions -, la disparition des émissions en AM de Radio France (voir ici) m'impose de revoir quelques prétentions.

Le dilemme identité / utilité.

Je vais travailler - un jour... - sur quelques oscilloscopes des années 50~70.
© electrautopsy
Chez les ricains, tout est plus grand. (Poncif)
Je vais travailler - demain - sur deux postes de radio de la même époque.

© electrautopsy© electrautopsy 
Bakélite (Ribet Desjardins / Uniq) ou bois (Imperator).

Certains appareils méritent d'être restaurés à leur état d'origine en suivant strictement les règles de l'art pour pouvoir prétendre à l'état "collection".
D'autres nécessitent quelques améliorations dissimulées pour pouvoir re-fonctionner dans des conditions modernes.
Parfois l'intérieur doit être intégralement réinventé si on désire un autre usage que la décoration.
Enfin, certains objets doivent rester "dans leur jus" pour témoigner du temps qui passe.

Peut-on dénaturer un objet ?

Ce n'est pas un sujet du bac, mais un cas de conscience.
J'ai promis de donner des nouvelles d'objets à leurs propriétaires et je m'interroge sur la finalité de travaux à venir.

Quelques critères devraient permettre de choisir entre :
  • Le nettoyage pour décoration.
  • La restauration pour collection.
  • Le détournement pour utilisation.
La valeur historique de l'objet, sa rareté, son utilité, le coût de l'opération ou simplement la faisabilité et les compétences nécessaires sont importants.

Mais la valeur sentimentale, l'avis du propriétaire (surtout quand c'est moi) comptent plus que la logique. Parfois le simple plaisir du travail bien fait justifie de réparer un objet sans valeur.
Enfin, la réparation est la meilleur forme du recyclage.

Concernant par exemple les postes de radio, il paraît que l'on peut toujours capter quelques émetteurs sur une antique "TSF".
Ceci suffit à me rendre intéressant l'objet restauré "à neuf".

Mais ces deux postes ne sont pas des modèles rares, et si le coût ou le temps de restauration deviennent prohibitifs j'envisagerai une adaptation : Certains y intègrent une radio moderne, d'autres les transforment en enceinte bluetooth.

addendum : La question de l'utilité d'une radio à lampes a trouvé sa réponse. Je pensais écouter du Jazz d'époque sur FIP en AM, c'est foutu.

En revanche, montrer qu'on peut encore mesurer un signal avec un oscilloscope à lampes ne me semble pas d'une grande utilité. Mais j'aimerai bien que ces appareils soient autre chose que de gros presse-livres.
Un prochain article montrera donc ce qu'on peut faire d'un vieux "scope" auquel il manque la moitié des lampes et dont les condensateurs sont incontinents.

Concernant les oscilloscopes le choix devra se porter entre :
  • Sauvegarder le patrimoine et restaurer à neuf. Ce sera peut-être le cas pour deux modèles à priori rares : Le "École Breguet" dont j'ai déjà parlé, et un curieux appareil à tube apparent, issu également de l'enseignement.
© electrautopsy
Oscilloscope MAE 123 (Le matériel d'enseignement)
  • Remplacer toute ou partie de l'électronique d'origine pour afficher quelque chose sur l'écran. Ce sera une option pour les modèles plus communs.

En démontant l'intérieur d'une radio, en remplaçant une ampoule introuvable par une LED, je sais que je mérite les critiques des "puristes" (et que je compromet la valeur future de l'objet).
Donc - autant que possible -, chaque objet fait l'objet de recherche de documentation, prise de notes et photos. Chaque fil, chaque composant démonté est conservé pour permettre la remise en état initial par un éventuel futur collectionneur archéologue.

Les belles et les bêtes.

Au delà de l'intervention à l'intérieur d'un appareil, la restauration esthétique est également affaire de choix.
Certains vont vernir, chromer, lustrer jusqu'à obtenir un brillant flatteur qui n'existait pas sur l'objet neuf. D'autres aiment la patine, l'usure, imitent ce que seul le temps sait produire.

Sur un objet industriel conçu sans but esthétique, je m'applique à rendre l'aspect d'origine sans "forcer" : Je préfère une peinture d'origine un peu "passée", un métal un peu piqué à une restauration clinquante.

En revanche, les objets conçus pour être beaux - comme certains postes de radio - mériteront un travail de rénovation plus poussé.


À suivre : "Radioscopie : Le monde du silence."
(Promis, on arrête de s'interroger et on ressort les outils).



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