Je me suis interrogé il y'a quelques temps sur l'intérêt de réparer une radio à lampes qui ne recevrait plus rien, suite à l'arrêt des émissions AM de Radio France (à lire ici).
J'ai dit une conn une bêtise.
J'ai eu récemment démonstration de ma mauvaise interprétation, lors de l'achat de "quelques" postes (à lire ici).Dans le lot, plusieurs postes fonctionnent parfaitement et captent - à Loches - quatre ou cinq stations "haut et fort" (dont certaines en anglais), sans antenne extérieure.
Notamment, Europe-1 émet toujours en AM.
Si le poste que je tentais de sauver - à Paris - était quasi muet, c'est probablement parce que ma réparation était incomplète (filtres déréglés ? pas d'antenne ?). Quelquefois il ne suffit pas de changer 3 ou 4 condensateurs.
Ça vaut le coût ?
La question est donc maintenant : Est-il indispensable - ou même utile - de restaurer une vieille TSF jusqu'à lui rentre la parole ? La restauration esthétique n'est-elle pas suffisante ?Aucune règle stricte ne s'applique à une passion ni même à un hobby, chacun fixes ses limites, financières ou de temps passé.
Si les passionnés se souciaient de retour sur investissement avant de restaurer un objet, les poubelles seraient pleines de vieilles radios.
Utile ? Non.
Indispensable ? Quelquefois.
Pour ma part j'appliquerai probablement les règles suivantes :
Pour l'esthétique :
Le bois de placage, la peinture, les tissus, ... Comme pour l'électronique, le coût peut vite grimper.
Si le poste est rare :Je m'attacherai à restaurer le poste à l'identique, sauf si le coût devient prohibitif.
Certains tissus de haut-parleur ou boutons de potentiomètre se vendent à un prix qui peut dépasser la valeur de la radio restaurée. Dans ce cas je m'autorise une substitution temporaire, tout en conservant les anciennes pièces pour une éventuelle future remise en état d'origine.
Modèle à déterminer.
Mais je ne pense pas que le tissu rose soit d'origine...
Restons humble, je ne ne vais pas ouvrir le Musée du Louvre à Loches.
J'ai commencé à travailler sur un poste dont le boîtier en bakélite est cassé, rayé et même brûlé, seule une peinture pourrait le rendre présentable. Irréversible sacrilège sur un poste rare, mais acceptable sur ce modèle "Uniq" autrement bon pour la casse.
Je fixerai une limite au cas par cas, suivant la beauté (subjective) de l'objet. Je trouve certaines radios sans intérêt, voire carrément moches.
Grammont "Grisélidis" (1959)
Au moins, il capte la FM.
Pourtant je vais les restaurer, mais avec un budget étudié. Et pas tout de suite.
Pour l'électronique :
Pour commencer, si on désire allumer un appareil à lampes, même occasionnellement, il est indispensable de vérifier - éventuellement restaurer - l'électronique.
Et si on ne désire pas l'utiliser, autant s'en tenir à un simple nettoyage.
Je ne vais pas risquer de le dénaturer en risquant une réparation au delà de mes compétences.
Si le poste est rare, et que la réparation semble facile :
Je confirme avec une réparation temporaire, et si ça fonctionne je réparerai en suivant les principes "collection" (composants récents cachés dans les composants d'origine, fils "tissus" etc).
Si cela ne fonctionne pas, je remets le poste dans son état précédent.
Si le poste est commun mais difficilement réparable :
Je m'autoriserai parfois un détournement (enceinte bluetooth, enceinte connectée, radio FM ou internet, ...), si possible sans compromettre une remise en état future (toujours conserver les composants d'origine).
Si le poste est commun et facilement réparable :
Je le répare en limitant le travail : Composants modernes cachés dans le châssis.
Le poste fonctionne déjà :
Le poste a peut-être été réparé ou entretenu "récemment" (il y'a 20 ou 30 ans...), sinon il est probable qu'un condensateur électrochimique de 50 ans explose au delà de quelques minutes d'utilisation.
Dans le doute je nettoie l'électronique et la mécanique (potentiomètres, supports de lampes), je remplace préventivement les quelques composants déjà en fin de vie (condensateurs, capas de liaison).
Bon.
Vivement que j'aie un nouvel atelier, sinon ce blog va finir comme lieu d'interrogations métaphysiques.
Si je manque de véritables sujets pour l'alimenter, je risque de m'occuper en visitant "le bon coin".
Et ça, c'est plus risqué que de réparer un oscilloscope branché (exemple ici).
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