dimanche 30 octobre 2016

Grundig TK 126 - Fin provisoire

Avant de remonter les différents bras entre les platines on vérifie chaque pièce mobile. Si les axes méritent un simple nettoyage et une goutte d'huile, je préfère vérifier l'état des feutres d'embrayage des plateaux.
Le côté en frottement est un peu lustré, je retourne les pastilles et compense l'usure avec un morceau de papier épais. On peut voir qu'il y a plusieurs emplacements (réglages ?) possibles (distance par rapport au centre), je remet les feutres à leur emplacement initial.

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy

Remontage.

On peut commencer à replacer les différents bras en graissant chaque point de mouvement. Le passage des courroies doit se faire avant de reposer la platine supérieure, elles sont entrainées par le volant d'inertie dont l'axe est traversant.

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy

On graisse les points de frottement, sauf l'axe supérieur du volant qui sera en contact avec la bande magnétique.

Replacer le plateau m'a pris on bon moment, le plus simple est d'aligner les axes de gauche, mettre en place les vis de gauche sans serrer, puis grâce au jeu placer les pièces de droite.
Un "truc" pour raccrocher les ressorts éloignés : Éviter la pince qui va glisser et projeter le ressort (l'autre extrémité va évidemment se décrocher). J'utilise un crochet, ici une boucle dans un fil de cuivre.

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy

Ça y est, ça commence à ressembler à quelque chose.

Grundig TK 126 ©electrautopsy

Le galet manquant.

Ce galet était en caoutchouc dur pour amortir les rebonds du verrou (bras contraint par un ressort) sur la crémaillère du sélecteur de fonction.
Comme je l'ai vu sur quelques sites, la méthode la plus simple serait de fabriquer le nouveau galet avec du tube d'aluminium ou un empilement de rondelles. Mais j'ai peur qu'un matériau trop dur ne finisse par endommager le sélecteur en plastique, qui lui serait difficilement réparable.

J'ai opté pour du caoutchouc issu... d'une roue de trottinette (quelques euros en magasin de sport, et de quoi fabriquer une douzaine de galets).
J'en découpe d'abord un tronçon à la scie à ruban, et malheureusement je constate que le volume utilisable est réduit par la présence de plastique dans le "pneu".

Grundig TK 126 ©electrautopsy

Je monte néanmoins le morceau sur une perceuse à colonne qui servira de tour. Avec une meule sur mini-perceuse j'obtiens un cylindre (et beaucoup de poussière), qu'il suffit de couper à la bonne longueur.

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy

L'axe est rentré en force, le galet est mis en place et graissé : Ça fonctionne, même si pour cette première tentative le diamètre est un peu trop petit. Je recommencerai en utilisant le rayon de la roue comme axe (cylindre dans l'épaisseur du "pneu") et non la tangente (cylindre dans la longueur).

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy

Moteur... Ça tourne !

Jean m'a confié quelques bandes de différentes origines, je commence par tester les fonctions de lecture, pause, avance et retour rapides.

Mécaniquement tout fonctionne parfaitement, mais...
L'écoute est à l'envers ?!? Sur ce type d'enregistrement où la bande est réversible (comme les bonnes veilles K7), ça ne devait pas être possible.
En revanche sur une autre bande la musique est reproduite dans le bon sens.
La seule explication ? La première bande a été enregistrée avec un autre appareil sur lequel les têtes sont alignées sur le haut de la bande et non sur le bas comme ici.
Entre le mono, le stéréo ou le confidentiel quadriphonique (réversibles ou non) ou encore le 8 tracks, il y'a des tas de combinaisons possibles.

Écoute.

À vide un ronronnement et un léger souffle sont audibles dès qu'on monte un peu le volume.
Avec une bande marquée "1975" le son est encore correct. L'enregistrement a été fait au micro, le niveau est assez faible (ou c'est affaibli avec le temps), il y a du souffle, c'était prévisible sur un appareil grand public. Mais essayez donc d'écouter une cassette de 40 ans...

Opération terminée, on referme.

Les vis et écrous sont à nouveau bloqués par du vernis à ongles. Le boîtier a été nettoyé sous la douche avec du produit vaisselle et bien séché avant d'y replacer le châssis. La peinture rouge du sélecteur a souffert du nettoyage à l'alcool, mais j'ai justement un feutre de retouche de la bonne couleur.

Grundig TK 126 ©electrautopsyGrundig TK 126 ©electrautopsy


Le décor en authentique "ronce de plastique" est aussi beau qu'à sa sortie d'usine.

Grundig TK 126 ©electrautopsy

Contrairement à ce que je montre sur cette photo, cet appareil n'est utilisable qu'à l'horizontale.
Les bobines ne sont pas verrouillées sur les plateaux, en lecture verticale la bande se dévide sur la table... et de toutes façons le haut-parleur est en bas.

Grundig TK 126 ©electrautopsy

Voilà, ce beau Grundig TK 126 peut à nouveau lire les bandes qu'il a enregistrées et attirer le regard des nostalgiques de l'analogique.

À suivre

Le principal risque est que les bandes que l'on veut justement sauvegarder ne s'abîment encore plus à chaque lecture. De l'oxyde de fer se dépose déjà sur le premier coussinet de feutre et va rapidement ruiner le nettoyage effectué durant cette restauration.

On verra un autre jour comment numériser dès la première lecture - éventuellement sur un autre magnétophone de meilleure qualité -, en nettoyant les chemins entre chaque passage.
Par curiosité on également pourra tester l'enregistrement sur une bande récente.



5 commentaires:

  1. Bonjour bonjour !

    Je me permets de remonter ce billet, sait-on jamais si vous pourriez m'aider dans mon malheur !

    Passionné de musique et collectionneur averti, j'ai acheté en vide-grenier un TK-146 il y a peu de temps. Grâce à votre blog, à du temps libre et beaucoup d'huile de coude, j'ai intégralement démonté, nettoyé et remonté la bestiole. Seulement, lorsque je met l'appareil sous tension, la tête rotative située de gauche est entraînée par le moteur, "comme si" la fonction de rembobinage était activée en permanence, et cela qu'importe la fonction sélectionnée. Le galet étant également cassé sur mon modèle, je n'en ai pas remonté un nouveau. Est-ce possible que le désagrément vienne d'ici ? Ou ai-je fait une autre erreur dans le remontage ?

    Tous mes remerciements anticipés pour l'aide que vous pourrez m'apporter, et félicitation pour ce blog, qui ne manque pas de contribuer à préserver des connaissances très utiles mais malheureusement en voie de disparition.

    Alban

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    1. Bonjour Alban, et merci pour le commentaire.
      Je n'ai plus le TK ouvert sous les yeux, mais dans mon souvenir et d'après les photos :
      Le disque gauche est monté sur un bras contraint par un ressort (en haut), et se déplace de 1~2 mm de g à d. Le disque normalement libre, touche le galet du moteur en position "rewind". Le déplacement du bras est effectué par une glissière horizontale entrainée par la came du sélecteur (la première à plat contre la platine). Sur le 126, sans le galet manquant il FAUT déplacer son support (fourche qui reçoit l'axe) pour déverrouiller le barillet. Il faudrait vérifier si le disque se déplace latéralement, et la mécanique qui permet ça.
      En forçant sur le barillet, le tenon de la glissière est peut-être sorti de la came ? Bon courage, tenez-moi au courant !
      Jean-Yves

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  2. Bonjour, et merci pour cet article. Je viens de récupérer un TK 147 hifi pour lequel j'aurais bien besoin de conseils. J'ai déjà réhabilité pas mal de choses à son sujet mais un détail m'échappe, il semblerait qu'un électroaimant n'arrive pas à revenir en position initiale et le moteur est continuellement en marche, même sur "pause". Si vous pouvez me contacter via mon email (je pense qu'il s'affiche) je peux vous envoyer un bout de vidéo qui explique bien. Très cordialement, Vincent

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    1. Bonjour Vincent.
      Blogspot ne transmet pas les emails, mais vous pouvez m'écrire directement à "electrautopsy{at}gmail{dot}com".
      Pour l'occasion, ce w-e je vais ressortir le tk126, pour vérifier quand le moteur tourne (à mon avis : tout le temps sauf sur "stop"), et comment se comporte l'électro-aimant (je pense qu'il éteint tout quand la bande est finie).
      D'ici là je regarderai votre vidéo avec plaisir.
      Bravo pour la sauvegarde des vieilleries !
      cordialement,
      Jean-Yves Gaulier (aka electrautopsy)

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    2. Bonjour Vincent.
      Blogspot ne révèle pas l'email, vous pouvez m'écrire à : "electrautopsy{at}gmail{dot}com", ce sera avec plaisir que je regarderai votre vidéo.
      Je vais ressortir le tk126 pour l'occasion. De mémoire le moteur tourne en permanence sauf sur "stop", et l'électroaimant coupe tout quand la bande arrive à la fin (mais je dois vérifier).
      N'hésitez pas à me contacter, et bravo pour la participation à la sauvegarde des vieilleries !
      cordialement,
      Jean-Yves Gaulier (electrautopsy)

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